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Ricky Hollywood

crédits photo : Benjamin Nuel

Chantre de la bedroom pop en VF, Ricky Hollywood nous régale les oreilles depuis 2017 (sortie de son premier Modeste Album) avec ses synthés eighties et ses paroles remplies de vrai humour et de faux désabusement.

Entre ballades auto-tunées et bidouillages futuristes, Ricky se place résolument à l’avant-garde de la scène pop francophone et underground. Après une délicieuse compilation (Mes meilleurs succès d’estime 2002-2010), et un EP introspectif (L’Aventure Intérieure), Stéphane Bellity continue de se poser des questions à travers son double dans un dernier album, Le Sens du Sens, sorti en avril dernier.

Qui est Ricky Hollywood ? Qui est derrière ce nom ?

Avec le temps je ne sais plus trop faire la différence entre lui et moi, mais Ricky est plus libre et moins pudique ; il peut se mettre « tout nu sur la scène » (in « Love shy »)

Est-ce un projet 100% solo ? Comment définirais-tu ta musique ?

Oui, c’est clairement un projet solo, mais qui se nourrit énormément de ses amis qu’il exploite sur ses disques. C’est une musique de chambre depuis toujours, solitaire, avec des aspirations universelles. Bedroom pop on dirait aujourd’hui…

Quels sont tes thèmes principaux, tes principales sources d’inspiration ?

Les états que je traverse, j’aime beaucoup m’inspirer des contradictions qui me traversent mais qui traversent aussi l’humain de manière générale, en tentant de les réconcilier.

Ricky Hollywood en clin d’oeil au star system ? T’es-tu lancé dans la musique en quête de gloire et de paillettes ?

Non mais de reconnaissance oui certainement !

Tour à tour mélancolique et caustique, poétique et trivial, nonchalant et passionné, Ricky Hollywood est-il plusieurs dans sa tête ?

Nous sommes plusieurs oui, j’ai du mal avec le mono-discours, les certitudes, les genres. Je suis un puzzle !

Quelle est la part de vérité, de vécu dans tes textes ? Ta musique t’offre t-elle un exutoire ?

Tout est vrai ou du moins ressenti. Tout est le fruit d’un questionnement personnel.

Il y a un côté berceuse pour trentenaires dans la musique de Ricky Hollywood, non ? 

Certainement que je reflète ce qui traverse les gens proches de moi en âge, oui. Les natifs de 2020 auront bien d’autres préoccupations je suppose… Encore que, sur le fond, il y a une certaine permanence des sujets dans le temps. La forme de ces berceuses change énormément par contre !

Tu peux nous parler de ton dernier opus ? 

J’étais cloîtré chez moi pour convalescence, j’avais envie de danser mais sur des sujets graves. Faire des morceaux qui reflètent une société conflictuelle, autocentrée et narcissique.

Halo Maud, Juliette Armanet, Bertrand Burgalat… Ricky Hollywood gravite dans la constellation du cool : tu peux nous dire deux trois mots sur tes collaborations ?

Les rencontres que tu cites se sont faites par la batterie d’abord (ndlr : Ricky Hollywood joue de la batterie pour d’autres groupes !), sauf Bertrand Burgalat. J’ai juste toujours essayé de me rapprocher des gens bien, le cool en découle ! Quant à Bertrand Burgalat, je suis un admirateur de son label depuis belle lurette mais qui n’a jamais voulu me signer haha. Après je ne le connais pas personnellement. Il fait son truc, il mène sa barque, c’est ça la coolitude.

Ta prochaine collaboration artistique ? La collaboration artistique dont tu rêverais ?

En musique, j’aimerais faire quelque chose avec mon ami Ryan Power, mais il est loin. La musique de film, ça me branche à fond aussi. Et, scoop, je vais jouer dans le long métrage que réalise un ami (Benjamin Nuel qui a fait mes deux derniers clips) cet hiver. C’est tout nouveau pour moi et j’ai peur, mais j’ai l’impression que ça va me rafraîchir les idées ! 

Des sorties qui t’ont emballé cette année ?

L’EP de Julien Gasc, Serpentes, est tout à fait sublime.

Que retiens-tu de l’année qui vient de s’écouler ? En tant qu’artiste, comment as-tu vécu le confinement ?

Un heureux événement se préparait alors j’ai pas mal pensé à ça, et puis sinon que dire… pfffiou je sais pas c’est trop compliqué. Il y avait la sortie de ce disque aussi, comme une petite naissance attendue, mais bon je commence à comprendre que dans la vie rien ne se passe comme prévu n’est-ce pas !? C’est rien à côté de ceux que la situation a pu priver de beuacoup de choses !

Quelles sont tes influences ? Il y a t-il des influences ciné / littéraires dans ta musique ?

Je crois en toute modestie que je n’arrive plus à objectiver mes influences… Avant je faisais des listes au cas où on me le demanderait et maintenant qu’on me le demande je ne sais plus haha. Mais bon pour te donner un aperçu, j’aime bcp la BD même si en moment j’ai pas hyper le temps, et je suis peu à peu en train de lire tout Silverberg, un auteur de SF qui renverse tous les paradigmes, c’est génial. En musique le dernier disque que j’ai énormément écouté c’est Quiet Signs de Jessica Pratt, beauté et pureté absolue. Sinon, j’écoute en boucle ‘Beats‘ de David Numwami aussi.

Des actualités à nous communiquer ? 

Oui il y a eu ce concert, le Ricky’s Jazz Club, à la Boule Noire, vendredi 25 septembre, c’était la réouverture du lieu après quelques mois de silence, les gens étaient assis à la cool. Il y a eu une petite section cuivre et choeur pour l’occasion ! Et jeudi dernier, j’ai sorti le clip de ‘Matière Noire’, réalisé par Germain Fraisse. Ah aussi, je vais sortir un remix de Barbagallo dans les prochains jours !

On a pu retrouver aussi Ricky Hollywood le 9 octobre (en compagnie de Theodora) sur la scène du Hasard Ludique à l’occasion de leurs événements TENACES : Concerts Improvisés !

Eve Guiraud

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