Hubert Lenoir
Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Hubert Lenoir ne se résume pas à sa langue bien pendue et son goût pour la provoc. Son premier album, Darlène, ressemble à une joyeuse sarabande dense et un rien délurée, et bien malin celui qui s’avisera à lui coller une étiquette. « Parce que je suis un garçon qui porte du maquillage, je serais glam ?! C’est quand même un courant vieux de 40 ans ! » Et re-bim ! On entend tout sur ce disque : des cordes, du jazz, des guitares, des chœurs, du rock, des cuivres, des cloches, de la chanson, des morceaux instrumentaux, des pianos, et même un peu de corne de brume ! Une orgie de sons et d’esthétiques qui vient étoffer un album-concept. Car en plus d’être un disque, Darlène, c’est un roman, écrit par sa copine (et manageuse), Noémie D. Leclerc. Deux œuvres mêlées qui se répondent et racontent l’histoire d’une femme libérée et un peu fragile. « Darlène, c’est un opéra post-moderne », balance Hubert Lenoir, assumant par-là la seule référence autorisée à son endroit : « Purple Rain » de Prince.
Hubert Lenoir écoute deux heures de nouvelle musique tous les matins comme d’autres font leur gym. Il déclare que « le truck le plus punk aujourd’hui c’est de la faire de la pop ». Parce qu’il importe plus d’inventer et de s’exprimer que de tenter de se fondre dans une chapelle au risque d’en perdre sa singularité. Ce disque c’est bien une tornade, mais une tornade de vie qui vous secoue et vous réjouit. Génération désabusée, peut-être, mais certainement pas résignée et totalement décomplexée. Et on espère que le garçon va continuer longtemps à nous bousculer.
Et voilà une nouvelle tornade venue de la belle province en la personne d’Hubert Lenoir et sa pop insolente et outrageusement arrangée pour une époque qui privilégie le home studio et la MAO aux sessions d’enregistrement ! Inconnu l’année dernière, il a raflé quatre « Félix » au Gala de l’Adisq, l’équivalent de nos Victoires de la Musique. À cours d’inspiration pour son quatrième discours, il a mimé une fellation sur la statuette représentant Felix Leclerc, figure tutélaire de la chanson québecoise, choquant au passage ses gardiens du temps. « Est-ce que je ferais une fellation à quelqu’un que je ne respecte pas ? », rétorque-t-il tout de go aux bouches pincées. Et bim !
Antoine Dabrowski
On vous propose de visionner le chouette clip de ‘Hunny Bunny’ :
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