Force et élégance… Ce sont les deux termes qui se dégagent immédiatement du nom et de la musique de Bison Chic, le nouveau groupe de french electro-pop créé à l’initiative de l’artiste Alex Grouldinsky (ex Born in Alaska et Bye Bye Léone).  Bercé au son de Cat Stevens, Neil Young, Depeche mode ou encore Jean Ferrat, ce mélodiste, qui est aussi un plasticien reconnu sur les réseaux, aime se jouer des genres et trouver son inspiration aussi bien dans l’art contemporain que dans la vie quotidienne et les rencontres humaines. Et c’est d’ailleurs de la rencontre avec les talentueux musicien.ne.s, Maxime Lunel (membre d’Hanami et musicien-producer d’YADAM) et Harmo Draüs (aussi membre de David Shaw and the Beat), que le projet unique Bison Chic prend aujourd’hui son envol.

Quelque part entre Sigur Rós et Mickey 3 D, le groupe mêle avec aisance beats indie pop et chant en français avec des paroles évoquant sans pudeur les corps et les émotions qui s’entrechoquent, les liens qui se créent ou se brisent, les peurs et les addictions qui nous guettent, à l’image de leur premier clip, ‘L’Ombre d’un Soir‘, sorti en Octobre 2021, produit par le label normand Lilie’s Creatures, sublime ode à l’amour maudit… Un clip racé, où la présence lumineuse de la danseuse contemporaine et performeuse Eléa Ha Minh Tay dans une église désacralisée nous renvoie à nos démons enfouis et nos craintes inavouées… 

D’une beauté rare et puissante, cette vidéo émeut tant par la force du duo mis à l’écran que par les mélodies de chants et les gimmicks, à la fois mélancoliques et envoûtants. Car ce qui fait la force de Bison Chic, c’est aussi le soin consacré à chaque détail, l’envie commune de créer du rare et du beau. S’inscrivant dans la vague du renouveau de la pop française chic tel Moodoïd, Flavien Berger ou Isaac delusion, le groupe Bison Chic a retravaillé les compositions de base apportée par leur chanteur pour en faire une véritable œuvre en trio, où les expériences et singularités de chacun trouvent leur place. Rejoints sur scène par Valentin Barbier à la batterie, le trio devient un quatuor post-rock avec des arrangements et harmonies de chant remarquables. 

Dans l’EP éponyme sorti le 26 novembre dernier sur le label Lilie’s Creatures, le groupe dévoile son univers poétique aussi bien sur la pochette (un collage Dadaesque que Picasso et Schwitters n’auraient pas boudé) que sur les quatre titres aux sonorités synth pop et aux paroles poignantes. Roi de l’oxymore et du grand écart émotionnel, le chanteur de Bison Chic oscille ainsi entre clown joyeux et clown triste sur des titres forts comme ‘Mes Parents’ ou encore ‘Dommage’ qui résume parfaitement l’état d’esprit de ces dernières années entrecoupées de confinements où nous avons dû apprendre à apprivoiser l’ennui.

Rendez-vous donc lors de la Finale du tremplin du Festival Beauregard de Caen le 23 février et leur Release Party au Cargö le 27 avril pour rencontrer le groupe en live et mesurer toute la force des émotions dégagées par ce Bison Chic qui porte décidément bien son nom.

Clotilde Floret

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