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Andrea Laszlo de Simone

crédits photo : Ivana Noto

La musique d’Andrea Laszlo de Simone fait figure d’oasis providentielle dans un monde devenu fou. Aux antipodes des tubes aseptisés des charts italiens et des lauréats du festival de San Remo, le turinois de 34 ans (re)donne ses lettres de noblesse à la pop italienne.

À la fois rétro et avant-gardiste, la pop d’Andrea Laszlo de Simone domine la scène indé italienne et fait figure d’exception anachronique, à l’image du compositeur lui-même. Derrière sa moustache de Frank Zappa transalpin, cet autodidacte multi-instrumentiste compose et enregistre seul, la nuit, à Turin au milieu des montagnes de son Piémont natal. S’il tient de ses parents un goût certain pour le classique et le jazz, il affirme ne posséder aucun disque et semble s’affranchir des influences comme des tendances. 

Ce qui n’empêche pas son répertoire orchestral et poétique d’évoquer la variété romantique et la chanson italienne des années 60 à 80, âge d’or incarné entres autres par Lucio Battisti et Franco Battiato, et ses ritournelles symphoniques et sensuelles de rappeler Sébastien Tellier. Pour autant, il y a quelque chose d’intrinsèquement unique dans l’œuvre d’Andrea Laszlo de Simone.

Méconnu en dehors des frontières transalpines jusqu’à l’arrivée de son dernier EP Immensità (2019), sorti chez Ekleroshock/Hamburger Record, le turinois n’en était pourtant pas à son premier coup d’essai. Tout a commencé en 2012 avec Ecce Homo, album autoproduit qui témoignait déjà de son talent pour la création d’arrangements sublimes et de mélodies grandioses. Un ovni pop-rock à la fois grandiloquent et ingénu : une ambivalence que l’on retrouvera dans le majestueux Uomo Donna paru en 2017.

L’étrangeté qui se devine à demie-note dans la musique d’Andrea tient peut-être à ce don pour convoquer l’intime et l’extravagance dans un même élan lyrique : ‘Immensità’ le confirme. S’il enregistre seul sa musique et maîtrise aussi bien la batterie, que les claviers, le chant et la guitare, le compositeur a fait appel aux musiciens du Conservatoire de Paris pour élaborer les remarquables arrangements qui traversent l’EP. Émanant d’un tourbillon de violons et de trompettes, la voix éthérée d’Andrea Laszlo de Simone nous enjoint de sombrer dans un jouissif coma onirique. Cette injonction au laisser aller s’illustre aussi par la chute de la jeune Brigitte Bardot dans le clip d’ ‘Immensità’. 

Dans l’odyssée cosmique d’Andrea Laszlo de Simone, le folk américain rencontre le Boléro de Ravel et le classique côtoie la variété. Ces voltefaces n’attentent en rien à l’homogénéité de son œuvre mais lui apportent contraste et profondeur. À la fois douce et conquérante, la pop d’Andrea Laszlo de Simone nous dévoile un horizon infiniment grand et immensément beau.  

Ève Guiraud

Immensità‘ donne à voir une jeune Brigitte Bardot en chute libre :

Procession et lyrisme dans le clip de ‘Sogno l’amore’ :

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