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Bonnie Banane

crédits photo : DR / COLORS Studio

Quand on tape « Bonnie Banane vrai nom » dans notre barre de recherche Google, c’est sur celui de Myth Syzer qu’on tombe (Thomas Le Souder pour les plus curieux). 

En effet, elle collaborait déjà avec Myth Syzer en 2013 sur son Zero EP avec ‘Bonbon à la menthe’, un R’n’B français lascif et langoureux. C’est notamment son apparition dans « Le Code » en 2017 où elle fait les vocalises aux côtés d’Ichon et Muddy Monk qui lui donne un premier beau coup de projecteur. 

Concernant sa présence sur internet, la jeune femme a totalement réussi à conserver le mystère autour de l’origine de son surnom, et c’est d’ailleurs ce qu’elle revendique sur son compte Instagram « Bonnie Banane ? Parce que ça glisse ».  C’est seulement après pas mal de recherches que l’on est enfin tombé sur son vrai nom, mais finalement, on va vous laisser chercher par vous-mêmes, ce ne serait pas drôle sinon ! 

L’ex-bretonne devenue parisienne il y a quelques années est également comédienne : issue du Conservatoire National de Théâtre de Paris, elle a été aperçue dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Saint Laurent de Bertrand Bonello en 2011, ainsi que plus récemment dans la série Netflix Mortel où elle joue le rôle d’une CPE plus qu’impliquée dans la vie de ses élèves. Rôle qui lui va d’ailleurs comme un gant : cool et mystérieuse à la fois, c’est tout Bonnie ça. 

Une musique bien à elle

Aujourd’hui queen du slow R’n’B français, c’est pourtant en anglais qu’elle a commencé. Bonnie ne s’enferme dans aucune case, et il n’est pas évident de lui trouver des ressemblances. Tant mieux, nous direz-vous, ce personnage hybride et atypique est à la fois unique et caméléon, comme en attestent ses nombreuses collaborations. 

Lorsque que l’on diggue un peu sur la toile, on se rend vite compte que Bonnie est (auto ?) décrite comme « une Brigitte Fontaine sous LSD », c’est ce qu’aurait clamé un fan à la fin d’une impro de la chanteuse. Et elle a aimé la comparaison. 

Après avoir commencé en 2013 avec ses premiers  EP Greatest  Hits et Rapts, chantés en anglais, conceptuels et electroniques, ambiance psychotrope sous les tropiques, c’est finalement avec Sœur Nature qu’elle se lance en solo et en français en 2015 et qu’on découvre réellement sa voix et sa signature. Paroles décalées, elle joue habilement avec la forme et ceux qui cherchent y trouvent le fond, Bonnie fait du son accessible, mais toujours pour les initiés. 

C’est un peu sa marque de fabrique : dès la première rencontre avec ce personnage atypique, on est interloqué par son univers, mais on n’en comprend pas toujours les contours. Peu importe, ce n’est pas nécessaire pour se laisser embarquer. 

Cet EP légèrement surnaturel est teinté de sonorités à la fois électroniques et lascives. Il donne envie de s’enrouler dans du satin, de s’enfoncer dans le coton moelleux d’oreillers duveteux, tout en faisant des ronds de fumée en sirotant un diabolo grenadine. Smooth et langoureux, Bonnie y aborde des thématiques claires-obscures et nous embarque dans un délire psyché et relax, entre sexe, amour, et Di Caprio.

L’artiste se fait un peu plus discrète les quatre années qui suivent, en sortant seulement un single par an, oscillant entre anglais et français, elle part encore plus loin dans l’alternatif, et sa créativité semble aussi évolutive que son personnage.

En parallèle, elle fait beaucoup d’apparitions sur les sons d’artistes tel que Waltaa, Jimmy Whoo ou encore Jazzy Bazz.

Et le 24 août dernier, le COLORS qu’elle a sorti avec un titre exclusif, ‘Mauvaise Foi’, a fait beaucoup parler d’elle. Que ce soit par son esthétique et son style, aussi bien musical que vestimentaire, parfaitement assumé.

Pour résumer l’approche musicale du personnage, Bonnie a réellement imposé un nouveau flow, qu’elle est la seule à maîtriser. Que ce soit dans son esthétique ou dans sa musique, elle ne laisse pas indifférent(e), et on la reconnait partout où elle passe.  En mélangeant ses propres codes tout en revisitant habilement ceux qui régissent le R’n’B, elle a réussi à proposer une recette à la fois plus légère et sans prise de tête que ce qui existait sur le marché, tout en restant langoureuse et intense. 

Si aujourd’hui le talent de Bonnie est encore « niché » et parle surtout à un public averti, elle semble en tout cas être à l’aune d’un mouvement dans lequel chacun peut trouver sa place, et rêver à ses côtés, qui pourrait, on l’espère, se populariser.

Le joli COLORS de Bonnie, où elle interprête ‘Mauvaise Foi’ :

On aime également ce joli détour onirique, avec ‘La Lune & Le Soleil’ qui nous catapulte directement dans un univers 90s à souhait, digne des Télétubbies

Troublant, on ne sait pas trop si on est dans son rêve ou si c’est Bonnie elle-même qui s’est retrouvée dans une émission pour enfant. 

L’esthétique est folle et toujours aussi psyché, avec l’apparition d’une Bonnie en adorable peignoir rose, grosse couette et air boudeur façon petite fille, un délire puissant et barré, 100% Bonnie.

Noémie Lambert

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