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Carla Dal Forno

crédits photo : Marijn Degenaar

Véritable artisane du son, touche-à-tout et toujours en mouvement, Carla dal Forno surprend. Inclassable, sa musique se situe au croisement de la darkwave, de l’ambient, de la pop, lo-fi ou synth. Après Mole House, un premier groupe très DIY, elle fonde le trio F Ingers à Melbourne et signe sur feu Blackest Ever Black, avant de déménager à Berlin où elle fait ses premiers pas seule. Forte de sa formation classique, avec le piano comme instrument de prédilection, Carla s’approprie les logiciels et les synthétiseurs analogiques grâce auxquels elle donne vie à ses mélodies hantées, sur lesquelles elle plaque sa voix lancinante, utilisée comme un instrument. Bref, l’Australienne expérimente en musique comme elle le fait en peinture avec l’art thérapie ou dans ses podcasts.

De là, Carla dal Forno façonne un univers à base de matériaux bruts : guitares discrètes, flûtes dissonantes, percussions feutrées et productions éthérées semblent étirer le temps dans son premier album You Know What It’s Like sorti en 2016, toujours sur Blackest Ever Black. Ses deux premiers singles, ‘Fast Moving Cars’ et ‘What You Gonna Do Now?’ témoignent d’une noirceur à double tranchant, claustrophobie et solitude, inertie et accélération, abandon et persistance sont autant de thème qu’elle explore de sa voix qui frôle la monotonie, à l’image de sa pochette ou de ses clips. Une plongée dans son intimité en noir & blanc qui semble faire écho auprès d’un public en quête d’ailleurs. 

Carla dal Forno jouit de sa liberté de mouvements, hors des sentiers battus, et sort deux EP The Garden et Top Of The Pops, respectivement en 2017 et 2018, qui persistent et signent dans cet univers si personnel, sombre et minimal. Et qu’importe que Blackest Ever Black s’éteigne, l’artiste décide de lancer son propre label, Kallista Records, pour y sortir son single ‘So Much Better’, annonciateur de l’album Look Up Sharp sorti en 2019. Une fois encore, on y retrouve ses textures riches et complexes et ses mélodies envoûtantes, pourtant les percussions se font plus enjoués et sa voix plus claire. À la limite du chamanisme, comme l’évoque une pochette végétale, Carla invoque des atmosphères spectrales. Toujours avec délicatesse et précision, Carla dal Forno continue d’ensorceler.

Loren Synnaeve

En guise de mise en bouche, le très pop dreamy ‘Took a Long Time’ :

Plus de titres ici : Spotify

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