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GESLEIR

crédits photo : Julie Mitchell

Il ressemble à s’y méprendre à Théodore Twombly, le protagoniste de Her, film culte de Spike Jonze où un écrivain public tombe amoureux d’une intelligence artificielle vivant dans son ordinateur… Mais notre héros du jour a une personnalité bien à lui: il s’appelle GESLEIR, il est chanteur- compositeur-producteur et pourrait bien marquer de sa patte le petit monde de la pop française.

En 2020, à l’heure, où le monde entier se replie sur lui même, frappé de plein fouet par une pandémie sans fin, il sort son premier EP avec le tube incandescent ‘Très disco’ qui donne envie de s’enlacer fougueusement sur les pistes de danse malheureusement condamnées pour une durée indéterminée… Tant pis, on continuera à danser chez soi et à se régaler de ses reprises inspirées sur fond Google Meet ou de ses vidéoclips bucoliques.

Rencontre avec un chic geek qui ne manque pas de projets :

Hello Gesleir! D’où vient ce nom « Geisler », pseudo ou est-ce ton vrai nom ?

Alors c’est tout bêtement mon nom de famille en inversant quelques lettres…

Est-ce qu’on a le droit de te demander ton âge, d’où tu viens, où tu vis, où tu vas, ta couleur préférée et ton signe astrologique, pour tout connaître sur toi ou presque ?

J’ai 22 ans, je viens de banlieue parisienne, je vis à Paris depuis mes 18 ans et je ne vais nulle part parce que je suis excessivement casanier.

Ha, et mon signe astrologique est taureau, je crois.

Tu es arrivé avec un premier EP Rideau tiré sur un ciel bleu en 2020… titre prémonitoire pour cette sortie en plein confinement ?

Et bien ce premier EP a été réalisé pendant le premier confinement comme un exercice que je me suis imposé, créer un moyen format comme celui-là en 1 mois.

Le titre est directement inspiré de cette période, je composais tous ces morceaux dans ma chambre sans mettre un pied dehors alors qu’il faisait terriblement beau.

Comment as-tu vécu ces confinements successifs. Est-ce que tu avais prévu des premiers lives, as-tu dû annuler des concerts ou changer tes projets ?

Jusqu’ici je n’ai pas forcément trouvé les confinements trop désagréables, ça me permet d’écouter et de faire énormément de musique, mais présentement mon organisme est une grosse carence en vitamine D.

Je pensais effectivement débuter le live en 2021, mais la contrainte du Covid m’oblige à mieux bosser la chose dans mon coin pour présenter un truc correct aux gens le moment venu; ce qui n’est pas si mal.

Gesleir en live, ça donnerait quoi ?

Pas la moindre idée, pour l’instant je travaille une formule solo où je fais un peu de tout. Je n’ai pas encore l’intention d’incorporer un groupe à cette formule live, mais peut-être un ou deux musiciens, notamment pour les percussions et les basses. Ce sont des éléments essentiels à ma conception de la musique, et j’aimerais les mettre en avant dans cette formule.

En attendant ces lives donc, on se régale notamment avec tes reprises sur fond Google Meet. D’où te vient ta fascination pour ce fabuleux outil de téléconférence ?

C’est tout bêtement l’outil de visioconférence que j’utilise, et j’ai découvert cette fonctionnalité assez récemment. C’est un fond vert à moindre prix pour dissimuler les murs beiges et sales de ma chambre.

– Plus généralement, cet univers très « geek lover nonchalant » que tu cultives, est-ce un vrai mode de vie ?

Ce sont des qualificatifs très flatteurs mais j’ai du mal à concevoir ce que devrait être le mode de vie d’un « geek lover nonchalant ». S’il s’agit du mien, et bien c’est passer énormément de temps devant son ordinateur à s’enfiler des plaquettes de Milka chocolat-caramel avec des yaourts lait de vache vanille de Madagascar.

Quelles sont tes inspirations artistiques ?

Je conçois pas mal la musique comme un exercice et l’inspiration vient pendant. C’est-à-dire que je me fous devant mon ordinateur et j’expérimente jusqu’à trouver des combinaisons séduisantes et ensuite je creuse. Je ne pense pas avoir de grands élans d’inspiration, simplement des moments où les choses s’enchainent plutôt bien.

Tu te définis comme le « petit prince de la pop francophone », est-ce que tu écoutes beaucoup de musique en français ? Quelles sont tes préférences musicales du moment ?

J’écoute beaucoup d’artistes francophones : Agar Agar, Muddy Monk, Paradis, Odezenne, Saint DX ou Flavien Berger pour ne citer qu’eux.

En ce moment j’écoute pas mal Flabaire et son album Layers, ou l’album Fantasmagorico de Boundary. J’essaye d’orienter ma musique vers un truc plus électronique et drum machine, donc ça occupe grandement mes playlists présentement. Pas mal de musique instrumentale des années 70 aussi : Silvetti, Trio Ternura…

Dans ton chant, tu as un phrasé très particulier, à la fois trainant, lancinant et pourtant parfaitement rythmé : est-ce que la vague « French boogie » et la pop française 80’s sont parmi tes influences ?

Pas du tout, j’ai même un grand problème avec la musique française des années 80. Mais j’espère m’y mettre un jour.

Tes paroles parlent beaucoup d’amour, de clubbing, d’ivresse et de tout ça mélangé : ton dernier titre sorti début avril s’appelle d’ailleurs ‘Saoul’ : est-ce que tu es déjà tombé amoureux sur une piste de danse ?

Comme la grande majorité des gens, je tombais amoureux en moyenne 3 fois par semaine au collège, exclusivement sur ‘Fireflies’ d’Owl City passant sur les minuscules enceintes d’ordinateur des soirées d’anniversaire.

Du coup, on fait comment en 2021 quand il n’y a plus de piste de danse pour ressentir ce sentiment d’ivresse et de proximité moite ?

Boire une bière et mettre le thermostat à 26°.

Ton premier clip ‘Sauvez-moi’ est à l’inverse de cet univers du club, de la fête, et on te retrouve seul au milieu des Alpes… pour te sauver de quoi finalement ?

Et bien ça évoque le besoin maladif d’être reconnu et apprécié, donc me sauver de la pente extrêmement glissante de la quête du regard de l’autre.

Est-ce que tu t’entoures toujours des mêmes équipes pour tes photos, clips, artwork en général ?

Oui toujours, c’est plus facile de bosser avec des potes.

Quels sont tes projets pour les mois à venir ?

Des morceaux, des clips, des lives et un EP.

Sur ton titre ‘Tout va bien’ (qu’on a envie de se passer en boucle en mode auto-conviction) tu dis : « Il n’y a que des bons moments , le reste ça compte pas« . C’est quoi le meilleur moment de toute ta vie que tu aimerais revivre éternellement ?

J’ai dû avoir quelques moments d’entière sérénité en vacances avec des potes ou de la famille, à la montagne, sous un ciel parfaitement bleu et dans un silence complet.

Et le meilleur moment rêvé à venir ?

Ma première scène sans aucun doute.

Un mot de la fin ?

Et bien prenez soin de vous jusqu’à ce qu’on se retrouve en concert. Et prenez soin de vous ensuite aussi d’ailleurs.

Clotilde Floret

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