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Rilès

crédits photo : DR / Rilès

Rilès, jeune rappeur rouennais de 24 ans, mais pas que, selon sa propre description : « I do everything alone in my home-studio/bedroom: Beatmaking/Writting/Recording/Mixing/Mastering/Video Editing ».

Comme il le dit si bien, Rilès s’est fait tout seul : un autodidacte qui créait depuis sa chambre et réalisait ses propres clips. Il se définit d’ailleurs comme « l’autodidacte de la musique » dans la plupart de ses interviews, c’est ce qu’il met en avant comme sa marque de fabrique. C’est ainsi qu’il a séduit les professionnels, mais aussi la foule : « tu peux devenir ce que tu veux avec Internet » explique t-il lors d’un entretien avec le Parisien.  

En 2016, il décide de sortir un son par semaine pendant un an, l’année des « Rilèsundayz » (inspiration Kanye West, son idole de toujours). Depuis son studio-chambre de 9m2, il dépasse les limites de la productivité et de la créativité, et ça paye. Il se fait repérer par Seb (ex- La Frite). Le Youtubeur extrêmement suivi dans la musique le propulse sur le devant de la scène en lui consacrant une vidéo. À ce moment-là, tout s’accélère pour Rilès : ses vues s’envolent, il se fait repérer, refuse tout d’abord de signer dans le label de Jay-Z pour finalement accepter une proposition de Republic Records, le label de The Weeknd et Drake, aux US & Capitol, en France.

Après son année ultra-productive en solo, il sort, cette fois-ci accompagné, l’album qui signera définitivement sa notoriété : Welcome To The Jungle, en 2019. Le rappeur chante en anglais, ce qui lui permet de séduire à l’international et de s’exporter aux États-Unis et en Angleterre. Plus récemment, il vient de sortir cette année son nouvel EP « LVL 36 ». Un EP qui sonne cette fois-ci très très hits. 

Rilès fait du Rilès 

De ses premiers morceaux en 2014 à ses dernières sorties de 2020 on reconnaît sa pâte au sein du marché saturé du hip-hop. De ‘Nowadays’ en 2014 à ‘Brother’ en 2016 en passant par ‘Queen’ en 2019, Rilès fait clairement du Rilès, et ce malgré la langue et la concurrence internationale à laquelle il se frotte : eh oui, il pris le (gros) risque de rapper dans la langue de Shakespeare et a réussi le pari de ne ressembler à personne et ce, sans se ridiculiser, un exploit (quasiment) jamais réalisé dans le rap français.

Mais pourquoi l’anglais ?

Le rappeur a étudié l’anglais à la fac et maîtrise donc très bien la langue, même s’il assume faire quelques fautes dans ses chansons ! C’est lors d’une de ses interviews qu’on a trouvé la réponse : « j’ai choisi de chanter en anglais par pudeur. Je ne voulais pas que quelqu’un comprenne mes textes s’il tombait dessus par hasard. Mes morceaux sont très autobiographiques. Je n’avais pas forcément envie que ma mère sache que je m’étais fait larguer ! »

Si aujourd’hui Rilès a accessibilisé un poil son approche avec des titres comme ‘GOA’ et ‘KEEP IT SEXY’, il garde toujours sa signature : anglais appuyé, rap affamé, lyrics intimes et beats hip-hop US croisés latino.

Dans son clip ‘Brothers’ sorti en 2016, Rilès annonce sa détermination dès les premières notes « I came in this game like a motherfuckin’ rat / Like I was starving for things I never thought I could have ». Un clip auto-produit  très à l’image du rappeur qui lâche quelques mouves de danse et autres figures impressionnantes. Refrain accrocheus, beats entrainants, clip dynamique : ‘Brothers’ nous dévoile déjà les ingrédients du futur succès de Rilès.  

Le rappeur monte en puissance avec le clip de ‘Thank God’ qui sort en 2019. Un clip réalisé avec beaucoup plus de moyens, plus de dorures, mais aussi plus dark, sans ses mouvements de danse habituels. Un Rilès moins lumineux, qui semble se battre contre une force extérieure. On peut supposer qu’il fait référence à sa relation avec la mort, ayant expliqué dans différentes interviews avoir déjà survécu à plusieurs accidents : « Thank God I can breathe (…) Yes I will survive ». 

Pour le plus récent ‘GOA’, il nous propose une lyrics-vidéo qui débute avec l’artiste sur sa moto cross, accompagné d’une voix suave féminine. Pour l’ambiance ricaine tout y est : summer ride, parking, moto, crew de potes et chorégraphie hip-hop. 

Cette fois-ci, Rilès joue beaucoup avec ses cordes vocales, il passe de l’aigü au très grave, mais on retrouve toujours cette signature « Rilèsienne » qu’on aime tant. Un « summer clip » simple et efficace. 

Sorti en juillet, ‘LET IT GO’ Ft Tommy Genesis dévoile du Rilès aux sonorités plus électroniques, dans un univers un peu Laylow. Très conceptuel, un clip beaucoup moins mouvementé malgré sa rythmique dansante : un Rilès inerte tout droit sorti d’un film de science-fiction, un feat aux voix s’entremêlant toujours parfaitement. Il nous montre ici clairement qu’il sait se renouveler.

Noémie Lambert

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