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Sun Cowboy

crédits photo : Jeanne GLD

Stetson, poncho, bougie, encens, valisette en cuir, images western diffusée en x1,5, Sun Cowboy débarque solo sur scène mais inonde de son aura. « Élevé en pleine brousse Euroise », comme il aime à le dire, le projet « techno-buffalo » d’Alexandre Leboucher est récent et repose essentiellement sur le live depuis 2018. Mauvais timing nous direz-vous !

Outre quelques démos dispersées sur les internets, on trouve une session filmée. Et c’est comme ça que Sun Cowboy se définit : un one-man-band avant tout, où aux origines un vieux synthé Yamaha se mêle aux boites à rythme et aux riffs punk et surf de sa Jaguar. Par principe, il compose en direct sur des boucles et laisse une place importante à l’improvisation qu’il invoque des « grands espaces désertiques » qui l’inspirent. Depuis, le vieux synthé a fait des petits pour un son de plus en plus pointu.

Sun Cowboy se joue ingénieusement de l’indus, du garage, du post-punk électronique qu’il associe aux codes du Western et à un univers Morricone revisité. Les boucles sont répétitives et interminables, elles hypnotisent et ont un goût des teufs électro de l’époque où la bamboche n’était pas encore terminée. Les titres ‘The Fall and Rise of Jimmy River’ et ‘Mountains’ en sont une belle démonstration dans ce live enregistré diffusé en février 2020, à la veille de l’apocalypse où le livestream allait devenir la règle. Bien vu !

Autour de l’histoire de Jimmy River, le fils du soleil – protagoniste de ses textes qu’il scande sans trop de mélodies à l’instar d’un King Krule – Alex monte un live-concept qui ne s’arrête jamais : pas de blanc, pas de noir, pas de pause. Le Far West rencontre les kicks et snares modifiés qui font taper du pied et la fuzz bruyante. 

L’odyssée de Jimmy River, « c’est le mythe d’un solitaire acide à la recherche de la voie mystique », nous dit Alex. Et à la vue de son live, on projette bien les chemins de fers, le soleil brulant haut dans le ciel, un âme vagabonde au loin. Une sorte de faille spatio-temporelle pourrait tout aussi bien téléporter le personnage dans une sombre cave d’un club berlinois qu’on ne serait pas surpris ! 

Mais qu’on ne s’y trompe pas le cowboy solaire s’est émancipé de cette époque violente, viriliste et misogyne. Au fil des chansons qui se suivent, Jimmy est en fait à la recherche d’un alter ego(trip) féminin, « la sorcière de la nuit », qui lui propose de s’élever à deux vers un monde meilleur – un monde mythologique loin des affres intemporelles de la planète Terre.

Les influences sont multiples : pour l’image, les westerns italiens de Corbucci, Sollima et Leone, évidemment. Pour le son, côté rock, on retrouve les Night Beats, Blacks Angels et Sonics, côté électronique, BRACCO, Oktober Lieber et les maîtres de la BO de Stranger Things, Kyle Dixon & Michael Stein. 

Après une mini « traversée du désert » liée au virus (sérieusement dommageable quand le projet de l’artiste repose avant tout sur le live) et un dernier concert à Brest où il est désormais basé en octobre 2020 avant le confinement Round 2, Sun Cowboy est d’attaque et prépare son premier EP maison pour 2021. On a eu la chance d’entendre pas mal de titres et, spoiler, on parie que ce sera une vraie tuerie ! 

Harmony Suard

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