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Justine Forever

crédits photo : Marine Reed

Quand on fouille les plateformes, on se rend compte que Justine Neulat officie sous le pseudo « Justine » depuis 2015 avant de l’affubler récemment d’un « Forever » comme pour pérenniser la démarche. Française installée à Rome, elle produit en mode « geek », écrit et chante sur son projet d’inspiration cold wave, post punk et electro dans une approche synth-pop noire minimaliste aux bass / beat puissants. Elle se lance dans la production encouragée par Timothy ‘Heretic’ Clerkin avant de lâcher très rapidement le tout numérique pour se consacrer aux machines et synthétiseurs analogiques.

Justine Forever est le parfait exemple du dicton « qui peut le plus peut le moins ». Elle sait parfaitement sélectionner les sons et sources pour donner force à une ambiance sombre sous une voix voluptueuse qui scande plus qu’elle ne chante, tantôt en français, tantôt en anglais. Une qualité de production que l’on retrouve également dans son duo de scène comme à la ville  – Deux Control – formé lorsqu’iels vivaient à Mexico avec son mari Edoardo Cianfanelli, aka Rodion (qui nous fait parvenir tout récemment sur la compilation « Outsiders 01 » de Inside Out Records une jolie collaboration avec Order 89 que nous avions interviewés ici). Côté collaborations, on retrouve également l’excellent featuring avec l’artiste Shubostar sur le titre ‘Spiegel’, paru sur un maxi du label ‘Internasjonal’ de Prins Thomas, le king de la disco norvégienne.

C’est sur le label Her Majesty’s Ship que Justine dévoilait déjà en début d’année 2021 une reprise percutante de ‘Comme un boomerang’ pour les 30 ans de la disparition de Serge Gainsbourg. De quoi sublimer et transcender un magnifique texte tout en donnant envie de remuer la tête et de taper du pied dans un club. La reprise, c’est d’ailleurs un exercice très bien maîtrisé par Justine comme en témoignait déjà la très dark cover de ‘Happy House’ (titre phare de Siousxie and the Banshees) en 2018, tout comme l’art d’exceller dans le jeu des machines qu’elle donne à voir en live.

Flash – le premier album de Justine Forever – est donc paru cet automne sur Her Majesty’s Ship pour la partie label et Contra (nouvelle identité de Tech Noir) pour la partie éditions, après un premier single annonciateur qui n’est autre qu’une adaptation du ‘Revenant’, une poésie de Beaudelaire, le maître ultime du spleen et de la mélancolie : pas étonnant !

On vous laisse avec le clip hypnotique de ‘Dream’, autre single issu de l’album, réalisé par Nicolas Perge, ainsi que la dernière lyrics vidéo de ‘Vague’.

Harmony Suard

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